“Afin de se fondre dans l’informité dont il était passionné, il entreprit de s’habiller comme elles [les ombres]. Pour cela, il ramassa des voiles suspendus entre deux carcasses et les étala au sol. Il attendit, assis, patiemment. Il attendit que les ombres l’implorent de reprendre ses mouvement. Les yeux grands ouverts, recroquevillé sur un des pans du voile, il vit les ombres s’agiter et s’énerver. Alors, les bras trempés dans le jus du sol, il entreprit de leur répondre. Les membres recouverts d’immondices, il s’étala au sol et fit sa plus belle danse sur le tissu. Les paupières mi-closes, il sentait sur la peau de son corps les creux du sol et la chaleur succinctes de ses reliefs. Quand il eut finit, il se releva et observa sa passion figée dans la trame du voile. Il le prit et l’arracha par endroit. Il y fit passer la tête et les bras. Paré de son amour pour les ombres et la lumière, il put reprendre son pèlerinage et sa course dans le nouveau monde. “ Anna Mangeot